(de fêter la Saint Valentin comme il se doigte)
Chères déconnobloguiteuses, chers déconnobloguiteurs, bonjour!
Cela n’a pas échappé aux plus romantiques d’entre nous, mais aujourd’hui, c’est la Saint Valentin, un gazier, qui, selon la légende, était, certes, un fêlé du mandrin, mais qui donnait des coups de goupillons farceurs en vrai gentleman.
C’est pour honorer la bonne mémoire de cet amoureux fougueux et bon enfant, que la fête des amoureux a été instituée.
Malgré mon air bourru et mes humeurs bougonnes, je suis, moi-même, un être de chair et de sang d’un romantisme pointu. D’ailleurs, je n’attends pas le 14 février pour donner des preuves d’amour à ma dulcinée, et je suis bourré, tous les jours, de petites intentions qui ne mangent pas de pain.
Par exemple, je lui demande si elle veut laver la vaisselle ou si elle préfère que je l’essuie.
Ou alors, je lui enfile une burka doublée en laine de verre pour qu’elle ne soit pas gênée par le bruit de l’aspirateur quand elle le passe.
Ou bien, je lui ouvre gentiment le coffiot de la Jyva4 de l’intérieur, pendant que je reste assis à consulter le Paris Turf pour savoir si Unedemai 2 aime le terrain lourd, ce qui laisse tout le loisir à ma chère et tendre pour ranger, par ordre alphabétique, toutes les courses s’accumoncellant dans le cadoche.
Mais il est de bon goût de peaufiner la tendresse et de lustrer les émois le jour de la fête des amoureux.
Comme je ne suis pas bégueule, je vais vous dévoiler ma petite organisation perso de ce jour festif cupidonnesque (tu l’as sens?).
Sous le coup, de cinq heures et demie du mat (on aime, oui, mais pas les feignasses), je réveille Ginette et lui apporte le petit déjeuner constitué du reste de nouilles au gruyère d’hier soir (réchauffé, s’il vous plait) accompagné d’un café Lapuresque (1/3 de bol de café noir+1/3 de bol de gnôle).
Après cette mise en bouche, une fois qu’elle aura terminé le ménage et bouclé le repassage, elle aura quartier libre.
Puis, tout le monde montera dans la Jyva 4 pour aller au restaurant.
Je dis tout le monde, car nous ne sommes pas comme ces romantiques de foire qui enferment leur progéniture dans le placard afin d’aller s’en mettre plein la cloche tout en réduisant la note, nous emmenons Philémon, le fruit de notre amour.
Sur le net, j’ai reçu tout un tas d’offres alléchantes d’hôtels de charme qui proposaient des menus d’un romantisme à faire bander un Iglesias sur la banquise.
Je me suis arrêté, sans cul férir, sur l’offre du Courte Paille de Mézieux-en-Bourbay, dans la zone commerciale du Grand Branlottin.
Le côté maison de schtroumpf et la cuisson au feu de bois auraient fait palir de jalousie un Beau de l’air qui tâtait du romantisme en se tripotant, en tout bien tout honneur, les fleurs du mâle.
Le romantisme sera à son comble, lorsque nous poiroterons pendant une demi-plombe avec un verre de kir à la main, entre la sortie et la caisse, pour attendre que d’autres gaziers, des romantiques plus matinaux que nous, décultent.
Nous pourrons nous assoir. La maitresse d’hôtel nous apportera, d’un même élan, le menu et la salade de bienvenue. J’offrirais avec beaucoup de galantine galanterie la mienne (de salade) à Ginette, car plutôt d’humeur bovine elle adore brouter, et moi le côté coulis de phallus de gnou sur les feuilles ça me débecte un peu
Enfin, voici l’heure du choix du menu, et tel un grand prince du désert, je ne vais pas regarder à la dépense en imposant, d’emblée, le menu Grillardin :
http://www.courtepaille.com/a-table/menu-restaurant-grillades.php
C’est le top du top Courte-Paillesque : Entrée+Plat+Dessert à 19 Euros 90, avec légumes à volonté ! Excusez du peu!
Certes, le menu Tradition, moins cher (17 Euros), s’en approche :
http://www.courtepaille.com/a-table/menu-restaurant-tradition.php
Mais l’andouillette de ce menu pèse 160 grammes, alors que celle du menu grillardin accuse 240 grammes sur la balance, ce qui, pour un jour de la Saint Valentin, force le respect.
Quant à Philémon, il ne sera pas négligé, et pourra profiter du menu Festipaille,
http://www.courtepaille.com/a-table/menu-restaurant-enfant-adolescent.php
alors que l’année dernière il avait le droit, encore, au menu Paillou, comme quoi, le temps passe, la roue tourne et le turlu pine.
Nous accompagnerons le tout de deux ou trois pichets d’un litre de vin de pays qui stratifie autant la carafe en cristal de Bayeux que l’estogom.
Après ce menu festif, nous irons nous recueillir, sur l’endroit de notre première rencontre, qui était le container à verres usagés de la Place Enrico Machiasse, container dont la couleur verte sublime le romantisme et nous fait remonter des souvenirs en refoulant du goulot.
Puis, une ballade romantique s’imposera, et nous irons tituber sur la grève, mais habitant à plus de 250 kilomètres de la mer la plus proche, nous profiterons de celle ( la grève) d’Ikéa, qui est, à vol d’oiseau, à trois bières du Courte Paille.
Enfin, nous rentrerons dans notre modeste demeure, et prendrons un apéro, moment délicieux, pendant lequel, j’offrirais à l’objet de tous mes désirs, un superbe ensemble de lingerie, acheté sournoisement pendant les soldes chez Rétam, constitué d’un soutien prunes et d’un slibouze en peau de locomotive, afin, de maintenir la terrasse et de brider le moteur, le tout agrémenté d’un porte-jarretelles en peau de pneu rechapé, développement du râble oblige.
Je lui resservirais mon compliment de l’année dernière, qui était passé à l’as, parce que nous étions trop bourrés:
En ce merveilleux jour de la Saint Valentin,
Je t’ai écris avec amour ces quelques lignes.
Tu es ma fée du logis, j’adore ton gratin,
De ton amour, Ginette (*), j’essaie d’en être digne.
Ah, qu’il est doux de t’avoir près de moi,
De regarder séparément tes yeux qui louchent.
D’humer jusqu’à l’ivresse tes dessous de bras.
Avant de les épiler au papier tue-mouche
Accepte maintenant ce tout petit présent,
La preuve de mon amour, une attention qui compte.
Même s’il est moins bien que celui de ton amant,
Ne rien t’offrir m’aurait fait un peu chier la honte.
L’important est que tu te sentes très heureuse.
Et voila Ginette que mon poème se termine.
Ce n’est pas tout ça, désaltère moi la menteuse
Je suis ton Valentin, tu es ma Valentine
[(*) remplacer Ginette par Paulette si elle ne s'appelle pas Ginette]
Puis, nous nous concocterons un plateau télé, en boulottant des pâtes au thon et une banane, tout en regardant deux épisodes du Docteur House que nous avons enregistrés, en admirant le grand ponte faisant douze diagnostiques et ouvrant une boite crânienne à coeur ouvert alors que le patient n’avait qu’un herpès au genou.
Enfin, nous irons mettre la viande dans les torchons et après une brouette de Zanzibar, un aller-retour Paris-Vintimille, une toupie malgache et une vidange-graissage, nous nous endormirons, fourbus mais contents de voir que la flamme de notre amour brille comme au premier jour et que le romantisme, ce n’est pas de la branlette de pignouf.
Y a pas à dire, j’ai la sensualité à fleur du pot, et le ceusse ou la ceuze qui me prétendra, après tout cela, que je ne suis pas romantique pour un sou, ce sera ma main sur la gueule.
(franck 77)